|
||||
Tout le monde connaît le passé de Thierry comme entraîneur d’athlètes internationaux, tel Pablo Matéo (10’’00 au 100m avec vent favorable de 2,40 m/s). Mais sait-on qu’il fut plusieurs fois champion de France et retenu en équipe nationale et même vice-champion du Monde M50 (master 3) au 60m haies en salle au Canada, battant au passage le record de France de la distance en 8’’80 ? Des records de France il en a battu à la pelle, 9 au total, dont l’un d’entre eux (le 50 m haies en salle M50 ; 7’’73 à Viry-Châtillon) est d’ailleurs toujours d’actualité, depuis près de 15 ans. D’ailleurs, des records solides, il en était habitué car en général il a fallu attendre 6 ou 7 ans avant qu’on vienne les lui subtiliser (100 m haies M50, 50 m haies salle M40 / M45 / M50 et 60m haies M45 / M50) .
Citons quelques-uns de ses records personnels en catégories masters : 12’’09 au 100m à 49 ans, 26’’16 aux 200m à 51 ans, 14’’96 aux 110m haies à 50 ans !
Bien entendu on voit de plus en plus d’athlètes à grande longévité mais, sur les haies hautes (épreuves particulièrement traumatisantes pour les articulations et où les blessures sont fréquentes) cela est tout-à-fait remarquable !
On comprend donc que nous ayons souhaité recueillir ses témoignages : comment gère t’on un tel parcours, d’abord sur piste, puis ensuite en passant sur la pelouse, chronomètre à la main ?
Tu nous arrives dans le Pays d’Ouche depuis peu. Comment as-tu atterri dans ce havre de paix ?
Le COVID a vraiment été l’élément déclencheur pour notre couple. Nous ne nous sentions plus bien dans cette banlieue difficile de la Région Parisienne où nous résidions ; en retraite, c’est vraiment à un autre rythme et un autre environnement auxquels nous aspirions. J’ai pu confier les athlètes que je suivais à un entraîneur sérieux et j’ai quitté tout cela sans état d’âme.
On a décrit en introduction une partie de ton parcours sportif vétéran. Mais tu ne partais pas de zéro ?
En effet, j’ai été licencié très tôt dans un grand club d’Ile de France (l’ES Viry Châtillon) qui m’a formé et nous a permis de devenir champions de France de relais 4X80 m en minimes et vice-champions de France cadets sur 4X100m. Mon record de l’époque était de 10’’9 sur la distance reine, puis 10’’6 en junior (16èmetemps français), ce qui aurait pu me faire espérer des performances intéressantes mais des contraintes familiales et professionnelles m’ont obligé à interrompre ma carrière d’athlète de 21 ans à 38 ans. J’ai repris à la suite d’un pari avec des amis et me suis alors orienté sur 110 haies où mon record senior (16’’42) me permettait d’espérer un podium ; 6 mois d’entraînement sans cigarettes m’ont permis de me qualifier aux France où je termine 4èmedés la première année en dépit d’un claquage.
Quelles précautions et « mode d’emploi » peux-tu suggérer aux hurdlers qui souhaitent durer ?
Pour ma part, j’ai dû naviguer entre les blessures, particulièrement avec des problèmes de ménisque qui m’ont valu 4 opérations. Aujourd’hui encore, Je suis en délicatesse avec un genou et il va probablement être nécessaire que je repasse sur le billard. J’ai également dû gérer des problèmes tendineux et musculaires. Mais quand j’étais sur la ligne de départ, il n’y avait plus que la course qui comptait et je donnais tout ce que j’avais. Je crois que la qualité essentielle pour performer (et aussi pour durer) est d’avoir un mental d’acier. Cela a par exemple été le cas aux Championnats du Monde de San Sebastian (Pays Basque espagnol) où je finis 3èmeen finale, après des séries difficiles où je me suis qualifié dans la douleur et de justesse. En catégories masters (mais à tout âge en fait) il est indispensable de travailler les assouplissements et le renforcement musculaire tous les jours, particulièrement avec des séances de gainage.
Serais-tu d’accord pour nous livrer une de tes séances-type de préparation au 110 m/haies à une période clé de la saison ?
Je pense que 3 séances clés sont indispensables. La première, à réaliser tous les quinze jours dés le début de la saison, consiste à travailler la résistance et développer le coffre (par exemple 10X200 m rapides avec 2’ de récupération entre chaque fraction ou séries de 200 à vitesse imposée, 30’’ de récupération suivis de 100 m à fond). La deuxième, en phase de préparation, consiste à travailler la cadence et les automatismes (12 haies sur 120m réglées à 1 m avec des intervalles entre les haies qui sont donc moins longues que sur 110 haies) et la troisième se situe à l’approche de la compétition, avec des départs en starting-blocks sur 1, 2 ou 3 haies, puisqu’il s’agit alors de garder son influx tout en se situant au plus près des conditions de la compétition.
Y a t’il un ou deux souvenirs marquants de ce passé glorieux ?
Cela peut paraître curieux mais les souvenirs qui m’ont le plus marqué portent sur les performances réussies alors que j’étais blessé. J’ai cité San Sebastian mais c’est vrai aussi pour les Championnats du Monde en salle à Brisbane (Australie) où d’Europe à Ancôme (Italie), avec à chaque fois des podiums et même quelquefois des records de France.
Et puis tu es passé du statut d’athlète à celui d’entraîneur. Cela s’est-il fait tout naturellement ? Les satisfactions (et peut-être aussi les moments plus difficiles) sont-ils de même nature ?
Pour répondre à une demande d’un athlète, j’ai commencé à donner des conseils et ensuite les choses se sont faites naturellement, tout en continuant ma carrière d’athlète, avec la constitution progressive d’un petit groupe d’athlètes. Mon expérience doit prouver qu’avec un solide bagage technique, une bonne écoute et la compréhension de l’athlète (ce qu’il ressent, où il en est …) on peut devenir un bon entraîneur sans nécessairement être bardé de diplômes.
Pour ma part, je ne me sens plus la possibilité (ou l’envie …) de m’entraîner dur pour faire des compétitions et, avec les blessures en supplément, je souhaite maintenant me consacrer uniquement à mon rôle d’entraîneur.
La plus grande satisfaction qu’on puisse avoir est bien sûr la face rayonnante de l’athlète qui vient de battre son record, ou encore d’avoir réussi à remotiver un athlète qui semblait au fond du trou quelques jours avant une grande compétition et qui y fera d’excellents résultats. Bien sûr il peut y avoir des déceptions mais il y a toujours moyen de trouver un côté positif y compris dans l’échec (on apprend de ses erreurs). Il arrive qu’un athlète puisse souhaiter quitter son entraîneur. Je n’ai jamais retenu personne ; parfois, changer d’entraîneur peut être bénéfique, même si cela peut nécessiter une adaptation pendant une saison intermédiaire …
Nos clubs de province ont beaucoup de difficultés pour susciter des vocations d’officiels et d’encadrants. De nombreuses expériences prouvent pourtant qu’il n’est pas rare de cumuler le statut d’athlète et d’animateur de club. Quel message pourrais-tu envoyer aux licenciés en club, quel que soit leur niveau, pour qu’ils franchissent le pas ?
Chacun doit sentir s’il a réellement envie de se consacrer à ces missions au service du Club et des athlètes. Comme je le disais, on en retire d’immenses satisfactions. Le temps ainsi donné n’est jamais perdu : il fait profiter autrui de notre expérience mais il nous enrichit également, peut-être en nous faisant regarder nos disciplines avec un autre regard et en tous cas en apprenant beaucoup sur la psychologie du sportif.
Selon toi, quelles sont les qualités requises pour passer d’un niveau honnête d’athlète régional au statut national, voire international, particulièrement sur tes spécialités (le sprint et les haies) ?
J’ai souligné, en réponse à tes questions précédentes, quelques unes des exigences de l’athlète de haut niveau. Pour résumer, il faut aimer l’athlétisme, avoir un moral d’acier et confiance en son potentiel, s’astreindre à un entraînement quotidien, avoir envie de gagner …
Comment vois-tu l’avenir, pour toi, pour l’APPAM61 et pour l’athlétisme français en général ?
L’athlétisme a beaucoup évolué ces dernières années. La technique y est pour beaucoup (pistes synthétiques de plus en plus rapides et chaussures de plus en plus performantes) et peut-être aussi le suivi scientifique des athlètes de haut niveau mais les fondamentaux de l’entraînement restent à peu près les mêmes. Dans le sprint et les haies, il y a un phénomène de mode et des cycles hauts et bas, en fonction des résultats de locomotives nationales / internationales sur telle ou telle discipline. Et puis il y a des périodes plus creuses, en attendant la nouvelle génération (on ne forme pas un athlète international en 6 mois). Actuellement, il y a une génération montante de jeunes qui devraient rapidement nous donner un 4X100 m compétitif au niveau international. On avait sur les haies hautes une densité incroyable d’internationaux, dont plusieurs vont raccrocher prochainement. Il faudra certainement un peu de temps pour les remplacer.
18/11 | > | ||
18/11 | > | ||
30/10 | > | ||
30/10 | > | ||
21/10 | > | ||
21/10 | > | ||
17/10 | > | ||
17/10 | > | ||
01/10 | > | ||
27/09 | > | ||
25/09 | > | ||
23/09 | > | ||
10/09 | > | ||
05/08 | > | ||
31/07 | > | ||
30/07 | > | ||
29/07 | > | ||
29/07 | > | ||
22/07 | > | ||
22/07 | > |
BELLEME gymnase - 06.59.97.40.61
Vendredi à 18 H 00 - de 12 ans
à 19 H 00 + de 12ans.
MORTAGNE Stade municipal
06.22.21.78.43 - 06.87.10.89.67
Lundi à 18 H 00 + de 12 ans.
Mercredi 17 H 30 + de 12 ans
Vendredi 18 H 15 Running + 15 ans
06.49.58.70.48
Samedi 10 H 00 - 12 H 00 + de 12
Gymnase
Mardi 18 H 00 - de 12 ans
19 H 15 Athlé Loisirs.
L'AIGLE stade FOISY
Mardi - Vendredi + de 12 ans
18 H 15 - 19 H 30
06.80.73.35.69
AUBE gymnase
Jeudi 18 h 00 - 19 h 15 - de 12 ans